Granulome éosinophilique équin

Written by Cyrille Catoio. Posted in Actualités scientifiques, Articles

Par le Dr Christelle Volmer Animal Health Trust, Newmarket, UK

 

Le granulome éosinophilique est l’une des lésions cutanées les plus fréquentes du cheval.
Il se développe généralement pendant la saison chaude et se présente sous la forme de nodules, isolés ou multiples, de quelques mm à quelques cm de diamètre, localisés au cou, au garrot et au dos.
Le diagnostic différentiel fait intervenir les granulomes à corps étranger/bactériens/fungiques/parasitaire (larve de nématode Habronemia), le granulome éosinophilique au site d’injection, les tumeurs cutanées (en particulier le mastocytome), l’amyloïdose cutanée et les lésions épithéliales kystiques.
En fonction des données épidémiologiques et cliniques, un examen histopathologique pourra être requis pour établir le diagnostic définitif et choisir le traitement approprié.
Le granulome éosinophilique est aussi appelé nécrobiose nodulaire ou granulome collagénolytique.
Ces dénominations décrivent chacune l’une des caractéristiques microscopiques de la lésion (photo 1, 2).

 

Photo 1 : Tissu cutané d’un cheval, HE X20 : à gauche le tissu sain et à droite plusieurs foyers coalescents granulomateux et éosinophiliques (le carré rouge matérialise le site de la photo 2)

Photo 2 : HE X200 agrandissement d’un granulome: fibres de collagène dégénérées et minéralisées (étoile rouge) entourées par des macrophages, éosinophiles et lymphocytes (étoile bleue)

 

C’est une lésion inflammatoire composée de macrophages (granulome) et d’éosinophiles (éosinophilique) majoritaires associant également des lymphocytes.
Ces cellules sont regroupées en foyers qui entourent une zone centrale contenant des cellules nécrotiques et des fibres de collagène dégénérées (nécrobiose, collagénolytique). Cette zone nécrotique peut secondairement subir une minéralisation. Une ulcération est rarement présente à la différence de l’habronémose, et est observée dans les cas de nécrose extensive. Aucun corps étranger, parasite, élément fungique ou bactérien n’est observé. Des plages de cellules mastocytaires ne sont pas présentes à la différence du mastocytome.
La cause des ces lésions n’est pas connue. Une origine traumatique ou une réaction d’hypersensibilité aux piqûres d’insectes sont suspectées.
Les possibilités thérapeutiques incluent une exérèse chirurgicale ou une injection locale de corticostéroïdes pour les lésions isolées et une corticothérapie orale pour les lésions multiples. Une récurrence des lésions peut être observée.

Pour en savoir plus
Mathison PT. Eosinophilic nodular dermatoses. Veterinary Clinics North America: Equine Practice 1995; 11:75-89.
Ginn PE, Mansell JEKL, Rakich PM. Skin and appendages. In Grant Maxie (Ed): Pathology of Domestic Animals, 2007

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Myopathie atypique équine

Written by Cyrille Catoio. Posted in Actualités scientifiques, Articles

Par le Dr Christelle Volmer Animal Health Trust, Newmarket, UK

 

La myopathie atypique équine a été présentée dans une série de conférences lors du congrès de la British Veterinary Equine Association qui s’est tenu à Liverpool en septembre 2011.

Cette affection a retenu notre attention et est décrite dans cette newsletter d’automne car elle est généralement prévalente lors des mois froids à venir.

Il s’agit d’une rhabdomyolyse non liée à l’exercice aiguë sévère qui pourrait impliquer une toxine de Clostridium sordelli. Cette nécrose affecte principalement les muscles de la posture mais aussi les muscles respiratoires et cardiaque et l’atteinte de ces derniers est fatale dans près de trois cas sur quatre.

Les signes cliniques reflètent bien cette pathologie et incluent généralement une faiblesse généralisée voire un décubitus, une raideur musculaire, de la sudation, des tremblements musculaires, des muqueuses congestionnées, une dyspnée, une tachycardie, une vessie distendue avec des urines foncées (due à la myoglobinurie) et parfois des signes de colique. L’animal est parfois retrouvé mort au champ.

Les données épidémiologiques sont assez caractéristiques et importantes dans la démarche diagnostique de cette affection. Cette maladie est observée en automne ou au printemps lors de mauvaises conditions climatiques (pluie, froid) chez des chevaux au pâturage.

L’analyse sanguine révèle principalement une élévation de l’activité des enzymes musculaires et cardiaques (CK, LDH, AST, Troponin I), une myoglobinurie, une acidose métabolique et une hypocalcémie. Les niveaux d’acylcarnitine dans le sang ou l’urine sont typiques.

Le diagnostic de certitude est acquis avec l’examen histologique de plusieurs biopsies musculaires choisies (par exemple muscles de l’épaule, muscle masséter, muscle intercostal, muscle sous-lombaire, diaphragme, coeur) révèlant une dégénerescence des fibres musculaires et une accumulation de lipides. Le diagnostic rapide est essentiel pour instaurer des mesures préventives pour les autres chevaux le plus tôt possible.

www.myopathieatypique.be

Votion, D.M., 2011. How to diagnose: Atypical myopathy. In: Proceedings of the 50^th Congress of the British Equine Veterinary Association, Equine Veterinary Journal Ldt. Fordham, Cambs, p43.
Votion, D.M. and Serteyn, D., 2008. Equine atypical myopathy: a review. Veterinary Journal 178, 185-190.
Whitwell, K.E., et al. 1988. Atypical myoglobinuria: an acute myopathy in grazing horses. Equine Veterinary Journal 20, 357–363.
Cassart, D. et al., 2007. Morphological alterations in oxidative muscles and mitochondrial structures associated with equine atypical myopathy. Equine Veterinary Journal 39, 26-32.

 

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